La réalité du mal et de la souffrance
Pourquoi d’innocentes personnes souffrent-elles ? Tout d’abord, reconnaissons que la souffrance n’était pas dans le plan initial de Dieu. Lors de la Création, Dieu vit que tout était « très bon » (Genèse 1,31). Il n’y avait ni douleur, ni mort, ni injustice. Mais par le péché, introduit par la désobéissance de l’homme, le mal est entré dans le monde, bouleversant l’ordre voulu par Dieu. Depuis, la création tout entière « gémit dans les douleurs de l’enfantement » (Romains 8,22).
Mais cela ne veut pas dire que chaque souffrance est le résultat d’un péché personnel. Jésus lui-même a réfuté cette idée quand ses disciples lui demandèrent si l’aveugle de naissance avait péché ou si c’étaient ses parents. Il répondit : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » (Jean 9,3).
Un Dieu qui souffre avec nous
La spécificité de notre foi chrétienne, c’est que Dieu n’est pas indifférent à la souffrance humaine. En Jésus-Christ, Dieu s’est fait homme. Il a connu la faim, la fatigue, le rejet, l’injustice et même la mort. Sur la croix, il a poussé un cri que nous connaissons tous : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27,46). Ce cri de souffrance, Jésus l’a uni à celui de tous les innocents du monde.
Dieu ne nous donne pas une explication abstraite de la souffrance : il la porte avec nous. Par la croix, il a transformé la souffrance en chemin de salut. Cela ne signifie pas que la douleur est bonne en soi, mais que Dieu peut faire jaillir la vie de la mort, l’espérance de la détresse.
Une invitation à la compassion et à la solidarité

Si des innocents souffrent, ce n’est pas pour que nous restions indifférents. Nous sommes appelés à être les mains et le cœur du Christ auprès de ceux qui souffrent. L’Évangile nous pousse à visiter les malades, consoler les affligés, défendre les opprimés.
Rappelons-nous les paroles de Jésus : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40). Devant la souffrance, nous sommes tous appelés à une charité active, à être des porteurs de lumière dans les ténèbres.
